Si côté charge mentale, dévalorisation et sur-adaptation, les femmes sont en haut du podium, à tel point que j’ai envisagé à un moment donné de leur dédier mon activité… je dois avouer que ma rencontre avec le sujet de l’hypersensibilité au masculin est venue changer la donne. Il est un domaine en effet dans lequel il vaut mieux être une femme, à moins bien sûr de briguer un poste haut placé, c’est l’hyper-sensibilité et plus largement les émotions. Alors plus question aujourd’hui de laisser tomber tout ceux dont notre monde a tant besoin !
Selon vous, l’hyper-sensibilité (ou la haute sensibilité) est-elle majoritairement féminine ?
Si on en croit, et je les crois, les spécialistes de la question, Elaine Aron en tête mais aussi Else Marie Bruhner, la réponse est définitivement non. Il a en effet été démontré que 20% des humains, (et plus largement du règne animal) naissent avec ce trait de personnalité qui, loin de se limiter à une sensibilité émotionnelle exacerbée et invalidante, se caractérise plus globalement par :
- une grande réceptivité à l’environnement,
- une sensorialité particulièrement aiguisée,
- une solide empathie et une forte réceptivité émotionnelle,
- une réflexion en profondeur et un cerveau en constante ébullition,
- un besoin d’observer et d’analyser avant de passer à l’action…
Et oui, les hypersensibles, hommes et femmes agissent, à leur rythme mais ils agissent bel et bien ! Si leur émotivité semble parfois envahissante et leur réactivité moins bonne que celle de leurs congénères, n’allez pas les ranger dans la catégorie des faibles ou des hésitants. C’est tout le contraire ! Arrêtons d’ailleurs de dire à un enfant qui prend son temps avant de se jeter à l’eau ou qui ne prend pas la parole au quart de tour, qu’il est timide ou peureux. Donnez-lui une chance, respectez son rythme, ne le malmenez pas et vous vous rendrez alors compte qu’une fois qu’il y va, c’est rare qu’il se rate… Il n’est peut-être pas téméraire mais il n’en est pas moins courageux car lorsqu’il décide d’aller de l’avant, c’est en connaissance des risques !
Maintenant que vous savez qu’il y a statistiquement autant d’hommes que de femmes concernés par la haute sensibilité, dîtes-moi où se cachent tous ces hommes hyper-sensibles ? A part dans le milieu artistique, force est de constater qu’ils sont assez peu nombreux à arborer cette singularité avec fierté non ? Est-ce pour cette raison qu’on a fini par penser que c’était peut-être un attribut exclusivement féminin ? Ou est-ce au contraire parce qu’elle était associée au féminin et réduite à la sensiblerie et à l’émotivité, que l’hypersensibilité a été majoritairement étouffée par des hommes en quête d’intégration par leurs pairs (pères) ?
Pour expliquer des scores plus élevés chez les femmes que chez les hommes aux tests sur l’hypersensibilité, l’hypothèse retenue par Elaine Aron et d’autres spécialistes du sujet est également celle d’une pression éducative et culturelle contraignant dans certains pays les hommes à refouler leurs émotions et à renier leur sensibilité pour s’intégrer a en effet été retenue. Bien qu’innée, cette haute sensibilité n’est en effet qu’un potentiel en devenir qui demande à être développé et entraîné. C’est ce qui explique que les scores aux tests puissent être plus élevés chez les femmes qui sont plus encouragées (ou moins découragées) à se montrer hautement sensibles. A voir tout de même si cette différence serait aussi claire si on tenait compte des catégories sociales car j’ai le sentiment que les femmes qui gravitent au sommet de la hiérarchie ont souvent dû elles aussi renoncer à leur émotivité pour endosser le costume et les artefacts du mâle alpha. Qu’en pensez-vous ???
Comme l’a montré Maslow avec sa célèbre pyramide des besoins, notre besoin d’accomplissement n’est pas une priorité tant que nos besoins physiologiques, de sécurité, d’appartenance et de reconnaissance ne sont pas remplis. Alors, même si ça peut sembler un lourd sacrifice pour l’adulte que nous sommes de renoncer à une part aussi importante de soi-même… pour le petit hyper-sensible que nous étions, particulièrement réceptif aux messages véhiculés par son entourage et soucieux d’être aimé, il est tout à fait imaginable que ce reniement soit apparu comme le seul choix possible. La bonne nouvelle c’est que ce n’est pas irréversible. Aussi coûteux et inconfortable que ça puisse être, se reconnecter à sa sensibilité peut être le seul chemin à empreinter pour cheminer vers une vie plus alignée.
Si comme nous venons de le voir, l’hypersensibilité n’est pas sexuée mais seulement genrée alors la balle est dans notre camp car les mentalités peuvent changer ! N’est-ce pas d’ailleurs ce qui est en train de se passer ? Depuis quelques années en effet, des personnalités médiatiques comme Fabrice Midal, Maurice Barthelemy ou encore le blogueur Ben Nevert se sont emparées du sujet et l’ont remis au goût du jour permettant à un nombre croissant d’hommes (mais aussi de femmes) de prendre conscience de leur hyper-sensibilité, de la revendiquer fièrement sans craindre d’avoir à en payer le prix.
Si vous ressentez à la lecture de cet article que ce sujet vous interpelle ou bien si vous vous sentez épuisé(e) alors que votre vie coche toutes les cases de la soi-disant réussite, je vous invite à me contacter sans plus attendre pour échanger… le préalable à toute bonne décision est la connaissance de soi, on peut enquêter ensemble si vous le souhaitez !