Pour ce 1er billet d’humeur, j’avais envie de vous parler d’une question qu’il me semble primordial de vous poser avant toute remise en question de votre travail : est-ce que je respecte mon rythme ?
Le 1er rythme auquel on pense, c’est le rythme biologique. Aussi étonnant que cela puisse être, connaître et respecter son rythme biologique est loin d’être une évidence pour tout le monde de nos jours. A cela plusieurs raisons : dès le plus jeune âge, nous sommes contraints de nous adapter au rythme imposé par une société industrielle et capitaliste qui ne tient plus compte ni du rythme de la nature (lever/coucher du soleil, saisons…), qui ne s’arrête jamais, qui a même mis en place un changement d’heure pour réduire les consommations d’électricité et qui valorise les lève-tôt et les petits dormeurs…
A seulement 2 ou 3 ans, parfois plus tôt, vous avez certainement été réveillés parfois très tôt pour aller à l’école puis, très rapidement vous avez compris que pour pouvoir vous intégrer, il vous faudrait vous adapter au rythme du collectif, à savoir, faire la sieste, manger, faire pipi… quand on vous dirait de le faire ; et ça a continué au collège puis au lycée, vous vous leviez encore plus tôt en dépit de besoins de sommeil accrus par les changements qui s’opéraient pendant la phase de l’adolescence. Outre le stress chronique que ça a pu engendrer sur votre organisme et votre système endocrinien notamment, de ne pas respecter son rythme, il est également primordial de comprendre que ces injonctions extérieures ne vous ont jamais permis de découvrir quels étaient vos besoins et encore moins d’apprendre à les respecter. Comment alors auriez-vous été capables une fois devenus adultes, de savoir ce qui vous convenait ou non ?
Quand bien même vous vous saviez a minima plutôt du matin ou du soir, vous seriez-vous senti(e) légitime à en tenir compte dans vos choix de vie, professionnelle notamment ? Comment compte tenu de la difficulté à trouve un travail, auriez-vous osé exprimer des exigences concernant ses conditions de travail… Et puis vous aviez bien intégré l’idée qu’il fallait faire des efforts pour y arriver.
Bref, les choix d’orientation et l’entrée dans la vie active se sont faites sans trop tenir compte de vos besoins physiologiques et tout n’allait finalement pas si mal alors pourquoi se prendre la tête… sauf que depuis quelques temps, ça n’est plus pareil alors vous vous questionnez : est-ce un problème de motivation, de sens ? Est-ce que je dois remettre ma vie professionnelle en question ? Avant de jeter le bébé avec l’eau du bain, de changer de métier ou d’entreprise, ou encore de vous lancer dans l’entrepreneuriat, prenez le temps de vous poser quelques questions qui vous permettront de vous connaître et de faire des choix appropriés.
N’y a-t-il pas des événements que vous avez sous-estimés ?
Je pense notamment à l’arrivée d’un ou des enfant(s) qui, quoique voulue, a fortement impacté la qualité de vos nuits, a réduit à néant les grasses matinées salvatrices du weekend et fait disparaître de votre agenda les temps de loisir qui vous permettaient de vous ressourcer ? Sans compter la pression qui vous pousse à être un parent parfait et à ne jamais vous plaindre parce que vous l’avez choisi non ?
Et la crise sanitaire, la guerre en Ukraine, l’état de la planète…
Bref, plus de moment de pause, beaucoup de culpabilité et la fatigue mentale qui vous guette si vous ne prenez pas garde à rééquilibrer les différentes sphères de votre vie.
Autre question : qu’en est-il de votre rythme « intellectuel » ? Avez-vous le sentiment de pouvoir penser, vous exprimer, travailler comme vous le souhaitez sans vous sentir en décalage, jugé, critiqué ou encore stigmatisé ? Est-ce qu’il vous arrive ou vous est arrivé de vous taire ou de ralentir pour ne pas sembler prétentieux/se ou être taxé(e) de faire du zèle… ? Il n’est pas rare que certaines personnes, peut-être est-ce votre cas, aient pris l’habitude dès l’école mais aussi dans certains environnements professionnels voire dans le cadre familial de masquer leur potentiel ou leurs intuitions pour ne pas être mal-traitées, exclues ou moquées. Mais est-ce sans conséquences de passer sa vie à jouer un rôle et à se freiner ? NON ! Un jour, à la suite le plus souvent d’un événement qui fait déborder le vase, la carapace craque !
Que le diagnostic posé soit celui d’un burn-out ou d’un bore-out, il est alors primordial pour éviter la répétition, une fois la phase aigüe passée bien sûr, de partir à la rencontre de vous-même. C’est la clé pour pouvoir vous (ré)aligner avec vos propres besoins et donner le meilleur de vous-même tant sur le plan personnel que professionnel !
Cette question du rythme est au cœur de mes bilans mais aussi de mes séjours en résidentiel, n’hésitez-pas à me contacter pour échanger si cet article vous a interpelé(e) !